Un lifting pour Grossemine

Le dans «Bidouilles» par Eldeberen
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Il y a 3 ans et demi (déjà 😱) je vous présentais ma trottinette-cargo, répondant affectueusement au nom de Grossemine.

Depuis, elle a fait quelques kilomètres (pas beaucoup plus pour être honnête), ce qui a nécessité quelques ajustements.

Petit tour du propriétaire.

Photo d’un pote en train de souder des renforts sur la trottinette

Une, deux et trois directions

Ah la direction… Une grande histoire de die’n’retry. Au commencement était la direction à câbles. Pas celle avec de belles poulies que l’on peut retrouver sur les vélos cargo non ; celle faite à l’arrache en forme de parallelogramme.

Peu résitante, avec beaucoup de jeu car dépendant de la bonne tension des câbles, j’ai assez vite fait le choix de passer sur un direction à chaines.

Un petit tour dans l’asso de réparation de vélo à coté de chez mes parents, et hop je repars avec deux chaines et deux plateaux usés, mais toujours bons pour mon usage.

Une bonne partie du processus créatif de la trottinette étant fait suivant les principes du FDD (flemme-driven development), j’ai fait simple. Une vis soudée en bas du tube de direction, une platine qui passe dedans, le plateau soudé à la platine et une vis pour serrer l’un contre-l’autre. De l’autre coté, le plateau a directement été soudé au renvoi d’angle.

La mise en place de la chaine a été un peu touchy, je voulais réduire le jeu au max donc avoir une tension conséquente (et sans tendeur de chaine). La solution a été de faire levier dans l’axe longitudinal sur la suspension, et en même temps de faire poulie dans la chaine avec un lacet pour rapprocher les deux maillons à assembler.

Beaucoup mieux.

Une sortie plus tard, un dépannage plus tard, et je soude la platine à la vis du tube de direction. En effet même si l’écrou permettait théoriquement d’ajuster le parallelisme du guidon, il était clairement sous dimensionné pour les efforts en jeu.

Ça aura tenu jusqu’à mai 2023, lorsque la trottinette a été apportée à la Coupe de France de Robotique. Héroïquement, elle tombera au champ d’honneur au bout de 36h. Pendant ce temps de nombreuses pistes d’amélioration sont identifiées.

La première est que la chaine a tendance à dérailler dès que l’on freine dans un virage. En effet puisqu’il n’y a des freins qu’à l’avant, le transfert de masse a tendance à rapprocher l’essieu avant de la colonne de direction, ce qui réduit la tension dans la chaine, jusqu’à la faire dérailler.

La seconde, qui scellera temporairement le sort du véhicule, est que la vis M10 à laquelle était soudée le plateau de direction a fini par subir les affres de la fatique. La rupture est un très beau cas d’école…

Retour au bercail, décision est faite de passer sur un système de direction à bielle. Je commande des rotules sur Aliexpress, puis fait l’assemblage avec un pote. Tout est sur-dimensionné, j’espère que cette fois rien ne lâchera. Bon en pratique j’ai ma petite idée du prochain truc qui pourrait casser, mais ça se remplace facilement (une vis M5).

Au passage on en profite pour contraindre en translation l’essieu avant. Les ressorts ça n’aime pas trop le cisaillement. De plus ça évitera tout effet involontaire dans la direction. Quelques chutes coupées aux bonnes longueur, on soude, c’est réglé. Un peu bourrin mais sacrément efficace. Photo de la cale avant

Photo de la cale arrière

L’esprit Brompton

Une autre contrainte qui a été révelée par le passage à la coupe de robotique, c’est que pour transporter un tel engin c’est bien que le guidon puisse être amovible. Ou en tout cas ne pas faire antenne rateau quand on roule à plus de 100 à l’heure.

La solution temporaire a été de scier le tube de direction, puis de faire un raccord avec un tube un peu plus large. Quelque vis pour maintenir le tout et hop, ça passe. Problème : je vous raconte pas le jeu que ça induit quand on s’accroche comme un moule à son rocher parce que, au pif, l’accélération vous surprend.

Solution permanente : concevoir une charnière qui est capable de reprendre les efforts. Là encore surdimensionnée, je pense que la charnière seule fait dans les 500g minimum… On soude tout ça au tube de direction, et le tour est joué.

Le guidon peut maintenant se rabattre dans la caisse avant en quelques secondes. Bon ok on est loin de la compacité d’un Brompton mais l’esprit y est.

On remarquera aussi que désormais le tube de direction est maintenu par deux roulements à bille. Ce qui réduit encore un peu le jeu de direction.

La charnière guidon droit

La charnière guidon plié

La tête de potence

Petite pièce qui sert de liant entre le guidon et le tube de direction, elle aussi a bénéficié du ravalement de façade général. Pas grand chose à dire dessus, donc je vous partage juste un avant/après.

À gauche la potence avant. Une platine avec deux vis traversant dans le guidon. À droite la potence après. Une pièce vient englobe le guidon, avec un habillage en tôle

L’électronique, en WIP

À l’heure où j’écris ces lignes, des PCB ont été commandés pour finaliser la partie électronique. J’étais parti à la coupe avec le strict minimum sur plaque proto, à savoir : la clé de démarrage, l’accélérateur et les deux témoins de batterie.

L’objectif avec les nouveaux PCB est de câbler l’ensemble des fonctions prévues, à savoir :

  • La clé de contact
  • L’accélération et le limiteur de vitesse
  • Le freinage regénératif (et les feux de stop par la même occasion)
  • La marche arrière
  • Le régulateur de vitesse (qui sera peut-être pas câblé pour des raisons évidentes de sécurité)
  • Les feux avant et arrière
  • Les clignotants
  • Le klaxon (récupéré de la C2 de mon ancien coloc)
  • Les deux témoins de batterie

L’ensemble de ces trucs passe par un faisceau 14 brins pour limiter le nombre de fils qui descendent du guidon. J’espère ne pas avoir fait de boulette, on verra quand je les recevrais.

PCB de la carte de commande, au niveau du guidon

PCB de la carte de contrôle, à proximité des drivers moteur

Le boitier de contrôle en profitera pour passer d’une boite en carton agrafée dans la caisse à une boîte de dérivation sous le chassis. Plus propre, plus solide, plus étanche, mieux quoi.

La touche de l’artiste

Le contreplaqué brut commençait à m’énerver et tout peindre en monochrome, bof. Y’a de la surface et j’aimerais que ce véhicule singulier le demeure y compris dans sa déco. Après avoir décidé d’un budget et demandé des contacts, une artiste lyonnaise m’a proposé de bosser sur le sujet. Je n’ai pas encore de visuels à partager, mais ça fera très probablement l’objet d’un billet dédié ;)

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